Courses au large

Nous avons évoqué le renouveau du vent au début du 20e avec les fameux cotres surtoilés comme l’Ailée de Virginie Hériot et le succès grandissant des écoles de voile comme les Glénans et Jeunesse et marine à la moitié du siècle. Dès 1964, naît le phénomène Tabarly. Sa victoire dans la Transat anglaise fait de cet homme l’archétype du marin libre qui affronte seul les éléments, mais surtout marque le départ d’une nouvelle ère, celle des « coureurs » embarqués sur des voiliers surpuissants et dans une trajectoire médiatique qui va créer une autre mode habillée de la combinaison de couleur des pilotes de formule I. Mais cette époque tout comme la nôtre est également marquée par le déploiement de nombreuses régates et particulièrement une trentaine des courses au large, transocéaniques ou autour du globe dont les skippers seront par la suite formés à Port la Forêt. En voici quelques-unes... Deux se feront en 2023 autour du monde en solitaire : la Global Solo Challenge et le Vendée Globe. Pour 2024 voici quelques grands rendez-vous : l’Arkea Ultim Challenge-Brest, les Jeux olympiques, la Coupe de l’America, la Transat CIC et le Vendée Globe.

Océan Globe Race

Kirsten Neuschäfer (South Africa, Cape)
Kirsten Neuschäfer (South Africa, Cape)

 La Golden Globe Challenge est une course autour du monde en solitaire, sans étapes et sans assistance, parrainée par Francis Chichester et créée en 1968, huit ans après la Transat anglaise.

 

Ce sont Plus de trois cent jours de navigation en solitaire et trois caps et sans escales. La course est célèbre par sa difficulté (sextant et boussole seuls instruments autorisés) mais surtout ses spectaculaires abandons dont celui de Moitessier qui, favori après 300 jours, préfèrera continuer son tour du monde perso et surtout la tragique histoire de Donald Crowhurst. Relancée en 2018 elle a pris un nouveau départ le 4 septembre 2022. C'est une femme, la Sud Africaine Kirsten Neuschäfer qui est arrivée la première.

 

Le 12 avril 2024 après 214 jours de mer, le PenDuick VI de Marie Tabarly,  mythique voilier d'Eric Tabarly construit il y a cinquante a franchi en vainqueur en temps réel la ligne d'arrivée.

 

https://www.lepoint.fr/sport/voiles-marie-tabarly-vainqueur-de-la-course-autour-du-monde-12-04-2024-2557474_26.php

Transat anglaise

De Gaulle et Tabarly 1964
De Gaulle et Tabarly 1964

La Transat anglaise (OSTAR - Single-Handed Trans-Atlantic Race) en solitaire est la première course du genre, départ tous les quatre ans. Jean Lacombe est le premier français à y participer en 1960 sur un cap Horn d’Herbulot. On en connait les héros : Chichester pour la première au départ de Plymouth mais aussi Tabarly double lauréat (1964 – 1976), Alain Colas (1972) et une dizaine d’autres (Colas, Poupon, Peyron, Joyon, Gabart). Michel Desjoyeaux, depuis 2004, détient le record de traversée en 8 j 8 h 29 min. Aujourd'hui Transat CIC elle s'élancera de Lorient le 28 avril 2024 pour atteindre les Bermudes.

 

La course  abandonne donc les rives Britanniques et reprend son nom initial de "Transat". Voici ce qu'en dit Cfristophe Agnus sur son blog "C'est une compétition ouverte à ceux qui osent, pas seulement aux professionnels de la profession. À côté des Imoca, grands monocoques de 18,28 mètres taillés pour le Vendée Globe, et des Classe 40, fusées de 12,19 mètres, deux voiliers dénoteront : ceux de la classe Vintage. Je pensais que le terme ne s’appliquait qu’aux vêtements des années 70, il est aussi valable pour des bateaux. Les vieilles coques. En l’occurrence, ce sera de « faux vieux » : Enfants du Mékong est un plan de 1998 tandis que Faiahahe (photo) date de 2006… Ce dernier, un cotre de 20 mètres de long, arbore pourtant l’apparence de la « vieille marine », une époque où l’esthétique était presque aussi importante que la performance. Le public, dimanche prochain, pourra s’en régaler. Mais pas d’illusion : il sera peut-être le plus beau au départ, sûrement pas le plus rapide avec ses 30 tonnes quand les Imoca sont au moins trois fois plus légers. Aucune importance pour son skipper, Rémy Gérin, qui en sera à sa 6ème transatlantique et compte bien faire honneur à l’étymologie du mot plaisance : le plaisir."

 

Suivre la Transat CIC

Arkea Ultim Challenge

Ils ont été  six multicoques Ultims à s’élancer de Brest le 7 janvier 2024 pour l’Arkea Ultim Challenge en solitaire avec l’objectif de boucler un tour du monde d’ouest en est, par les 3 caps.

 

Le défi est de taille pour les six pionniers - Armel Le Cléac'h, Charles Caudrelier, Tom Laperche, Thomas Coville, Eric Péron et Anthony Marchand. C’est en effet la première fois que des trimarans volants vont s'affronter sur un tour du monde en solitaire. Si la classe a avancé sur la connaissance de ces Ultim, qui sont aujourd’hui “plus performants et plus fiabilisés", selon Francis Le Goff, plusieurs inconnues demeurent à l’échelle d’une course prévue pour durer, si tout va bien, de 40 à 50 jours.

 

Il en reste trois

 

Le breton de Loudeac Tom Laperche est entré le 18 janvier 2024 en collision avec un OFNI alors qu'il était en seconde position. Il tente de rallier le Cap  à petite vitesse avec une voie d'eau qu'il estime "maîtrisable".

 

Mardi matin, c’est Anthony Marchand qui a annoncé avoir subi un impact sur son foil bâbord. Si le skipper d'Actual Ultim 3 a dans un premier temps indiqué poursuivre sa course, il a finalement décidé mercredi de se dérouter à son tour vers le port sud-africain, où il est arrivé vendredi.

 

Enfin, vendredi matin, c’est Eric Péron qui a signalé rallier aussi Le Cap, suite à une avarie sur le safran tribord du trimaran Adagio, et une casse de son secteur de barre.

 

Alors que s’achève la troisième semaine de l’Arkea Ultim Challenge-Brest, la moitié de la flotte est désormais au Cap ou en prend la direction, suite à des avaries majeures, tandis que Charles Caudrelier a signé jeudi un nouveau temps de référence en solitaire au cap Leeuwin. "Ils sont passés dans le dur, résume Christian Le Pape, tout est devenu gris autour d’eux, les alarmes sonnent en permanence, on les sent en orbite sur une autre planète." Une sensation exacerbée par la distance qui sépare désormais les trois bateaux encore en course, évoluant chacun dans des systèmes météorologiques complètement différents. "C’est comme s’il y en avait un à Moscou, un à Paris, et l’autre quasiment à New York", souligne le cofondateur du pôle de Port-la-Forêt.

 

Ouest France donne le classement au jour le jour

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Global solo Challenge

Le Normand Philippe Delamare vainqueur du GSC
Le Normand Philippe Delamare vainqueur du GSC

Dans le paysage des courses autour du monde, la Global Solo Challenge fait figure d’OFNI. Surnommée  "Vendée Globe pour amateurs", cette course à l’initiative du skipper italien Marco Nannini (participation à l’Ostar, à la Global Ocean Race et la Route du Rhum en Class40) se veut plus facilement accessible aux marins amateurs. Il s'agit d'un tour du monde en solitaire et sans assistance pour les monocoques de 32 à 55 pieds. La GSC offre à de nombreux navigateurs amateurs la chance de réaliser leur rêve de faire le tour du monde en solitaire et sans escale, et tous ont cru en cette première édition. Une communauté soudée et solidaire s’est formée, et même si chaque navigateur affronte  ses propres aventures en solitaire, ce lien les unira pendant des années, sinon pour toute leur vie. Dans le Global Solo Challenge, une escale est permise mais entraîne une pénalité de quatre jours, une contrainte que Ronnie a respectée en Tasmanie avant de se relancer dans la course.

 

Cette course est très originale car elle se déroule "à l'envers" en fonction de chaque handicap des voiliers. C'est pour cela que Bendigedig, est parti le premier le 26 Aout 2023 car il est le plus lent. Le  plus rapide a quitté la Corogne en janvier 2024.

 

Alors que 7 marins restaient en compétition (plus de la moitié ont abandonné), le samedi 24 février, à 15h03 heure locale, Philippe Delamare a coupé la ligne d’arrivée sur Mowgli à proximité de la jetée de La Corogne, en Galice, s’adjugeant ainsi la victoire de la toute première édition du Global Solo Challenge après 147 jours et une heure de mer depuis son départ pour ce tour du monde en solitaire le 30 septembre 2023.

 

Cole Brauer a coupé la ligne d'arrivée le 7 mars 2024.  Elle est la première Américaine à accomplir une circumnavigation en solitaire, sans escale, en naviguant autour des trois grands caps, marquant de son empreinte l’histoire de la navigation. Elle intégre ainsi le cercle très fermé de moins de deux cents marins ayant réalisé cet exploit extraordinaire.

 

Petit historique

"Suivi de près par Cole Brauer à bord de First Light, le 9 janvier 2024, l’extraordinaire Philippe Delamare a franchi le cap Horn. Il a accompli cet exploit de nuit, en pleine météo typiquement rigoureuse du passage de Drake, avec des vents soufflant entre 35 et 40 nœuds, et l’arrivée d’un front froid orageux pouvant générer des rafales bien supérieures à 50 nœuds. Philippe a judicieusement choisi une trajectoire qui lui a permis de gagner des milles vers le sud, créant ainsi plus d’espace entre lui et le rivage chilien sous le vent. Il s’est réservé la possibilité de deux choix : rester totalement éloigné du plateau continental ou, lors de son approche finale, décider s’il était prêt à s’aventurer dans les eaux moins profondes au sud de l’archipel de Cabo de Hornos, connues pour leurs mers chaotiques et périlleuses qui ont fait la tristement célèbre réputation du cap Horn au fil de l’histoire." (Source Global Solo Challenge, Marco Nannini)

 

30 janvier 2024 - Parmi les seize participants initiaux, trois ont été contraints à l’abandon : Juan Merediz et Dafydd Hughes, tous deux en raison de défaillances de leur pilote automatique, et Ari Kansakoski, après avoir demâté au nord des îles Crozet. Seuls deux des concurrents, Philippe Delamare et Cole Brauer ont réussi à revenir dans l’Atlantique Sud, après avoir navigué autour des caps de Bonne-Espérance, Leeuwin et Horn; le reste de la flotte est éparpillé entre les océans Pacifique et Indien.

 

Ronnie Simpson, le prochain skipper à préparer son passage du cap Horn, navigue sur un Open 50 de 1994, une pièce de collection léguée par son ancien propriétaire, Whitall Stokes, à Patriot Sailing USA. Ronnie, qui représente cette organisation en tant que vétéran de guerre américain et blessé de combat, a trouvé dans la voile une source de nouveaux buts et ambitions après sa convalescence et son retour à la vie civile, une étape souvent éprouvante pour de nombreux vétérans. Il va même jusqu’à affirmer que la voile a, d’une certaine manière, sauvé sa vie.

 

https://globalsolochallenge.com/fr/cole-brauer-cap-horn-fr/

Toute une histoire

 

Samedi 30 septembre, Philippe Delamare et Louis Robein ont franchi la ligne à la sortie de La Corogne . Le 28 octobre 2023, le créateur et organisateur de la Global Solo Challenge, Marco Nannini, annonçait sur le chat des skippers : « Mesdames et Messieurs, le spectacle commence ! », souhaitant bon vent aux sept navigateurs. Ce jour, la première à quitter A Coruña, alors qu'une dépression se déplaçait vers l’ouest, a été Cole Brauer, la seule femme mais aussi la plus jeune,  à bord du Class40 First Light. Juan Merediz, le seul skipper espagnol, à bord du Class40 Sorolla, a quitté le port à l'aube, accueilli et célébré par de nombreux supporters locaux et par sa famille, visiblement émue. À 8h56 heure locale, il franchissait la ligne de départ. Ensuite, ça a été le tour du skipper italien Riccardo Tosetto, sur le Class40 Obportus 3. Ronnie Simpson a été le troisième à larguer les amarres à 9h09. À bord de l’ULDB 65′, Aspra, blanc comme les crêtes des vagues de l’Atlantique, le skipper Alessandro Tosetto a pris le départ à 9h13 après avoir embrassé ses filles jumelles, Bianca et Giorgia, ainsi que Raffaella et les membres de sa famille. Environ une heure plus tard, François Gouin, salué par sa grande équipe OKeania – composée de plus de quarante personnes, entre famille, amis et partenaires de l’événement et de travail – a quitté la Marina Coruña à bord de son Class40, Kawan3. À 10h25, heure locale, il franchissait la ligne de départ. Tous les marins ont pris la mer avec une configuration adaptée aux conditions de tempête : trois ris pris dans la grand-voile, et certains ont hissé un tourmentin à l’avant. D’autres, en revanche, ont préféré une trinquette, recherchant davantage de vitesse et de puissance face aux puissantes vagues de l’océan.

 

La voile hauturière en solitaire est depuis longtemps un sport dominé par les Français, suivis de près par de nombreux navigateurs britanniques notables. Cependant, d’autres nations ont également leurs représentants. Ce qui rend la Global Solo Challenge particulièrement unique, c’est sa diversité remarquable, avec une participation significative de marins américains, ce qui est rarement le cas pour les événements européens de course au large en solitaire. (source GSC)

 

Le parcours de ce tour du monde à la voile, en solitaire, sans escale et sans assistance est sensiblement le même que celui du Vendée Globe. Un passage par les trois Caps et une « zone des glaces » interdite à la navigation, seul le lieu de départ, La Corogne au Nord-Ouest de l’Espagne diffère.

 

En revanche, les modalités de participation sont radicalement différentes. Tout d’abord, tous les monocoques entre 32 et 55 pieds peuvent s’inscrire, pas de classe imposée comme pour le Vendée Globe. Mais ce n’est pas la particularité la plus marquante de la course.

 

En effet, les concurrents ne partent pas en même temps. Six départs ont été prévus entre le 2 septembre et le 28 octobre 2023. Les bateaux les plus lents partiront les premiers, les plus rapides en dernier. L’arrivée théorique de la flotte est envisagée par l’organisation de la GSC pour le 15 mars 2024.

 

Pour cette course, pas de « rating », le premier arrivé sera déclaré vainqueur qu’importe la date à laquelle il a quitté La Corogne. L’objectif est double : rendre la course « équitable » et ainsi permettre à de petits budgets de faire mieux que de la figuration. D’autre part, afin de limiter l’impact environnemental, les organisateurs espèrent qu’aucun skipper ne fera construire de bateau spécialement pour la course.

 

À l’heure ou toutes les grandes courses hauturières apportent leurs lots d’innovations technologiques onéreuses, la Global Solo Challenge laisse la porte ouverte aux nostalgiques des tours du monde d’antan. Les premiers devraient boucler le tour du monde en 140 jours, une ode à la sobriété et au dépouillement.

 

18 janvier : dix candidats restent en course. Trois semaines après avoir démâté (22 décembre 2023) dans les quarantièmes rugissants et avoir subi moult péripéties, le concurrent de la Global Solo Challenge Ari Känsäkoski a réussi à ramener son Class40 à Durban, en Afrique du Sud.

 

 24 01 2024 Entre Australie et Cap Horn : mauvais temps et avaries pour Edouard Cole. Philippe Delamare toujours en tête.

 

Suivre la course https://globalsolochallenge.com/fr/cartographie/

Situation (16-11-2023)  https://globalsolochallenge.com/fr/gsc-enflamme-oceans/

 

L'approche du Horn par Philippe Delamare

Source Voiles

La qualification de Louis Robein

Le tour du monde en solitaire par les trois caps a toujours fasciné Pierre-Henry Mahul

 

Transat Jacques Vabre

Cette course en double équipage appelée Route du café a été créée en 1993 par Xavier Dequest, remplaçant l'ancienne Transat en double (aller et retour).

 

Pour sa 15e édition, en 2021, la course est renommée Transat Jacques Vabre Normandie le Havre. Elle est ouverte aux monocoques 60 pieds IMOCA, 50 pieds ou Class40 et multicoques Multi50, ORMA, MOD 70 ou Ultime.

 

"Alors que la tempête Ciaran est attendue mercredi soir sur la façade atlantique, les premiers Class40 ont rejoint cette nuit le port de Lorient La Base pour se mettre à l’abri. Mais fidèle à sa réputation, la flotte des monocoques de 12,19 mètres a livré une bataille d’une intensité de tous les instants, dans des conditions qui ont pourtant bien malmené les marins et les bateaux. À ce petit jeu, Alla Grande Pirelli du duo Beccaria-Andrieu, en tête de bout en bout, de la baie de Seine aux courreaux de Groix, l’emporte sur les coups de minuit. Avec maestria, le tandem franco-italien est parvenu à creuser un bel écart avec le reste de la flotte le long de la pointe bretonne." (site Jacques Vabre)

 

Succédant à la Route du Rhum 2022, pour sa 16e édition, la Transat Jacques Vabre est partie du Havre pour Fort-de-France le 30 octobre 2023, du moins pour les Class40 (monocoque de 40 pieds,12,19 mètres) vers Lorient  en attendant que passe une tempête Ciaran. Le passage de la première bouée a été spectaculaire au point de provoquer quelques belles collisions entre Café Joyeux et Seafrigo- Sogestran. Les Ultims, eux, sont déjà en route pour la traversée. Les Imoca sont toujours bloqués au Havre (04 11 2023).

 

Pour son 30e anniversaire, la Transat Jacques Vabre Normandie-Le Havre aura vécu une semaine à rebondissements, entre étape à Lorient pour les Class40 et les Ocean Fifty, immobilisation au Havre pour les Imoca, seuls les Ultim suivant le programme prévu.(Tips and Shaft 4 11 2013)/

 

Le 12 novembre l'ultim Maxi Banque Populaire XI d'Armel LE CLÉAC'H / Sébastien JOSSE a franchi la ligne d'arrivée.

 

L'aller sera suivi de la Course Retour à La Base le 22 novembre 2023, relançant la tradition d’une course retour en solitaire pour les IMOCA à l’issue de la Transat Jacques Vabre. Arrivée début décembre, à Lorient.

03 11 2023

 

https://www.transatjacquesvabre.org/en-direct

Suivre la Transat Jacques Vabre

Sources Wikipédia

Mini Transat La Boulangère

Depuis 1977 cette course est le passage obligé des plus grands noms de la voile en solitaire qui y côtoient des amateurs de la mer.

 

Disputée en solitaire et sans assistance à bord de voiliers de 6.50 mètres, l’épreuve est une véritable école de la course au large, où le skipper doit être polyvalent et autonome pour faire avancer son bateau malgré l’exigence de l’exercice. Car oui, une traversée de l’Atlantique, sans routage météo par satellite ni aucun contact avec la terre qui plus est, n’a rien d’anodin.

 

Partie le 25 septembre, la traversée 2023 s’effectuera en deux étapes, au départ de la ville des Sables d’Olonne, avec une escale à Santa Cruz de La Palma aux Canaries, puis une arrivée à Saint‑François en Guadeloupe. Cette 24e édition présente une diversité de marins aux parcours et profils variés, avec notamment 27 skippers internationaux ainsi que 14 femmes - c’est la première fois qu’elles sont aussi nombreuses à s’aligner au départ de l’épreuve.

 

Federico Waksman (Uruguay) est arrivé premier le 10 novembre 2023 (13 jours, 5 heures 1 minute 44 secondes) à Saint François en catégorie Micro Proto (La classe Micro est une classe de voiliers habitables de régate, fondée en 1977. Moins de 5,50 mètres et de 600kg. Elle comporte trois catégories Proto, Régate, Croiseur.

 

https://minitransat.fr/

Dix portraits 2023

Les analyses de Tip and Shaft Sail racing

 

Clipper Round The World Race

La Clipper Race a été créée en 1996 par Sir Robin Knox-Johnston, la première personne à avoir fait le tour du monde en solitaire et sans escale en 1968-69.

 

Le parcours est divisé en 8 étapes et 14 courses individuelles, certains membres de l'équipage effectuant la totalité du tour du monde tandis que d'autres effectueront des étapes individuelles. L'équipe ayant le meilleur score cumulé sur l'ensemble du parcours remportera le Clipper Race Trophy.

 

 

Clipper Round The World Race entre Puerto Sherry (Espagne) et Punta del Este (Uruguay) s'est élancée vendredi 15 septembre 2023.

Solitaire du Figaro

La Solitaire du Figaro Paprec est la nouvelle dénomination de la Course annuelle de l'Aurore. Créée en 1970 elle est une des premières courses au large française de monotypes. Ses fondateurs, Jean-Louis Guillemard et Jean-Michel Barrault ont souhaité créer une course en solitaire avec deux étapes et sans assistance ouverte aussi bien aux meilleurs professionnels qu’aux amateurs. Au fil des années, elle est devenue l’une des plus prestigieuses courses à la voile en France. Première étape : départ le 27 aout 2023 de Caen pour Kinsale en Irlande. La seconde étape mène en baie de Morlaix et la dernière à Piriac.

 

Le classement 2023 de la Solitaire du Figaro Paprec a été chamboulé après la découverte par le jury que deux skippers, Benoît Tuduri et Pierre Daniellot, avaient téléchargé des fichiers Grib en mer, ce qui est formellement interdit. Deux cas de triche avérée qui ont entraîné leur exclusion de la course et sans doute des sanctions à venir de la part de la Fédération française de voile. C'est donc Victor Le Pape (Bretagne-CMB Espoir), 9e au général, qui remporte le classement bizuth, tandis que la victoire sur la dernière étape revient à Jules Delpech (Orcom)

 

Plus d'infos

Paprec - Transat en double mixte

La Transat Paprec, anciennement La Transat en Double - Concarneau - Saint-Barthélemy (ex Transat AG2R LA MONDIALE), propose tous les deux ans à des duos de s’affronter sur l’Atlantique à bord de bateaux strictement identiques, les Figaro BENETEAU 3.

 

Seule transatlantique à armes égales, elle révèle depuis 1992 les talents de femmes et d’hommes qui relèvent un défi sportif et humain. Cette course fait partie du championnat de France Élite de course au large. La 16e édition s'est élancée le 30 avril 2023.

 

Sous l'impulsion de son Partenaire Titre Paprec, de son organisateur OC Sport Pen Duick, et du soutien de la FFVoile et de la Classe Figaro Beneteau, la Transat Paprec devient la première course transatlantique en double mixte. En effet, pour pouvoir s’inscrire à la course, 100% des duos devaient être constitué d’une femme et d’un homme, et ceci afin de favoriser la formation de duos mixtes encore trop peu représentés sur le circuit jusqu’alors.

 

Au final, 11 duos (NB : suite au forfait d’Élodie Bonafous) se sont élancés le 30 avril  depuis Concarneau. Un vent de mixité et de modernité souffle sur le circuit Figaro grâce à cette nouvelle règle et fait ses preuves dès la première édition.

 

Le monde de la course au large, anciens skippers et participants de l’édition 2023, sont unanimes : ce tournant vers la féminisation de notre sport est nécessaire, comme en témoigne Alain Gautier, vainqueur de l’édition de 1996 aux côtés de Jimmy Pahun : “Ce passage de la Transat Paprec en double mixte est une excellente nouvelle” ou Karine Fauconnier, vainqueure en 2000 en duo avec Lionel Lemonchois, et qui reste, à ce jour la seule femme à avoir remporté cette épreuve “Je suis enthousiaste à l’idée du double mixte, ça fait des années que je me bats pour !”.

 

OC Sport Pen Duick et Paprec, Partenaire Titre de La Solitaire du Figaro Paprec, innovent en offrant dès 2024 la possibilité à tous de participer en double à la première étape de la course historique de la voile française. Baptisée L'ÉTAPE by La Solitaire, cette dernière se disputera sur le même parcours que le reste de la flotte. Les pré-inscriptions sont d’ores et déjà ouvertes.

 

Innovante, cette initiative a pour vocation d’attirer et de former une nouvelle génération de skippers en Figaro BENETEAU 3 en leur permettant de vivre une première expérience de course au large en double. Une formule qui permet à tous de goûter aux joies de la compétition, tout en bénéficiant de la même organisation incluant la sécurité sur l’eau, la gestion de la course et toutes les infrastructures à terre. Les duos, dont le nombre minimal a été fixé à cinq, bénéficieront de frais d’inscription réduits (500€ HT) et d’un classement spécifique.

 

 

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Océan Race

L’Ocean race (anciennement Whitbread Round the World Race de 1973 à 1998, puis Volvo Ocean Race) voit la mer en 1973 cette course en équipage, réservée aux monocoques dessinés avant 1988, est un véritable marathon océanique qui se déroule en 7 étapes. Partie d’Alicante le 15 janvier 2023 elle a été de retour à Gênes le 1er juillet 2023. Cinq concurrents restaient en piste en avril 2023.

Pour ses cinquante ans, la réédition de la Whitbread Round the World, en équipage, autrement nommée l’Ocean Globe Race est partie de Cowes le 10  septembre 2023. Il s'agit de quatorze équipages naviguant à l'ancienne. Le célèbre Pen Duick VI de Tabarly y est de nouveau présent, barré par sa fille Marie Tabarly.

 

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Vendée Globe

Créé en 1989 par Philippe Jeantot sur le modèle du Golden Globe challenge, le Vendée Globe part des Sables-d’Olonne. Les 60 pieds IMOCA monocoque en sont les vedettes.

 

On la surnomme l’Everest des mers : trois mois ou plus sans aucune escale, seul sur un bateau de grande taille pendant près de 22 000 miles. En Antarctique, les voiliers sont hors de tout et les marins ne peuvent compter sur le détournement d’un cargo ou d’un navire de pêche pour leur porter secours.. Consultations médicales en ligne (en 1992, Bertrand de Broc s’est recousu la langue à l’aide d’un miroir et des conseils en ligne), assistance matérielle ou technique strictement interdite. Les concurrents ne peuvent accoster d’autres bateaux ou se faire ravitailler.

 

Les frais engagés sont énormes et les sponsors prudents. En 2023 Team Banque populaire annonce se séparer de Clarisse Crémer (qui avait battu le record féminin en 2021 en 87j 02h 24min 25s de navigation pour 27 687.07 milles) en raison de son absence de courses pour cause de maternité et du règlement du Vendée Globe. La skipper critique publiquement ce choix : « Banque populaire est prêts à assumer le risque d’un trimaran géant, et tous les aléas naturels, techniques et humains liés à la course au large, mais visiblement pas celui de la maternité » dira-t-elle. Elle sera pourtant au départ à bord d’un autre voilier, l’ancien Apivia, le 10 novembre 2024.

La voile Olympique des dériveurs

Il n'est pas besoin d'aller loin pour rencontrer ces petits voiliers qui semblent voler sur les eaux. Ce sont, nous dit Christophe Agnus, " des régatiers qui tentent de maitriser au mieux leur bateau ou leur planche à voile pour aller toujours plus fort, toujours plus vite, toujours plus haut".

 Depuis 1900 il s'agit d'une discipline Olympique. Chaque jour les athlètes participent à deux ou trois courses de 30 à 75 minutes et virent autour de bouées. Cinq épreuves masculine, quatre féminines et une mixte en double. Chaque pays n'a droit qu'à un seul participant. Il existe également un championnat du monde.

 

Les différentes classes de bateau aux Jeux Olympique


- le 470 : un dériveur en double (à deux équipiers)
- le 49er : un dériveur monotype dont l’équipage est composé d'un barreur et d'un équipier
- le Finn : un dériveur léger, pourvu d'une dérive et d'une seule grande voile enverguée sur un mât pivotant, utilisé pour la compétition en solitaire
- le Laser Radial
- le Laser Standard : le Laser un dériveur monotype solitaire (barré par une seule personne)
- le Star : un voilier de régate gréé en sloop (quillard à deux équipiers) présent aux J.O. depuis 1932
- le Tornado : le seul catamaran olympique apparu aux Jeux Olympiques de Montréal en 1976
- le Yngling : un quillard de sport à 3 équipiers devenu série olympique féminine à trois équipières à Athènes en 2004
- la RS:X : une planche à voile qui fait partie des épreuves olympiques depuis les J.O. de Pékin 2008

 

Des médaillés français

 

Wikipédia donne la liste des médaillés. Et voici des français : Le célèbre explorateur Jean Charcot est un des médaillés de 1900, mais aussi  Émile Sacré, Jacques Baudrier, Marcel Meran, Pierre Gervais, Léon Tellier, Jacques Lebrun, Albert Weil, Donatien Bouché, Carl de la Sablière, André Derrien, Virginie Hériot, André Lesauvage, Jean Lesieur, Félix Picon, Robert Monier, Gaston Cailleux, Félix Marcotte, William Martin, Jules Valton, Jean Le Bret, Émile Michelet, Félix Michelet, Jean Decazes, Émile Billard, Léon Susse, Jacques Baudrier, François Vilamitjana, Auguste Albert, Charles Hugo, Albert Duval, Lucien Baudrier, Dubosq, Edouard Mantois, Jacques Doucet, Auguste Godinet, Henri Mialaret, Paul Perquer,  A. Dubois, J. Dubois, Maurice Gufflet, Robert Gufflet, Charles Guiraist, Jacques Lebrun, Albert Weil, Félix Picon, Robert Monier, Donatien Bouché, Carl de la Sablière, André Derrien, Virginie Hériot, André Lesauvage, Jean Lesieur, Louis Charles Breguet,  Pierre Gauthier, Robert Girardet, André Guerrier, Georges Mollard, Yves Pajot, Marc Pajot,  Amédée Thubé, Gaston Thubé, Jacques Thubé, Guillaume Florent,  Jonathan LobertFranck David,   Julien Bontemps,  Yves Loday, Nicolas Hénard, Thomas Goyard, Serge Maury,  Thierry PéponnetLuc Pillot Charline Picon. Jean-Yves Le Déroff, Faustine Merret, Franck David et Aloïse Retornaz, des bretons et des médailles d’or.

 

Jean-Marie Quiesse

octobre 2023